Connaissez-vous vraiment toute l’histoire de la Bastille ?
-
Vue aérienne du Fort de la Bastille – Crédit photo : Thierry CHENU ; ville de Grenoble
-
Une Fortification HAXO !
Le Fort de la Bastille, tel qu’on peut le découvrir aujourd’hui, a été édifié entre 1823 et 1848 par le Général Haxo, soit presque 100 ans après le passage de Vauban dans les Alpes. Les plans que Vauban avait réalisés à l’époque ont toutefois servis de base au Général Haxo qui les a améliorés.
-
Une position stratégique
L’emplacement n’a pas été choisi au hasard, et répond à deux facteurs principaux : un emplacement géographique stratégique et un contexte historique et politique particulier.
Le massif de la Chartreuse, qui se termine par le Mont Rachais, s’avance comme une sorte d’éperon au-dessus de Grenoble. Une position stratégique pour tout ennemi qui voudrait s’emparer de la ville ! C’est d’ailleurs de cette manière qu’en 1590, Lesdiguières et ses hommes avaient contraint Grenoble à se rendre et avaient ensuite érigé une première fortification nommée « Bastille » en 1591.
-
L’artillerie a fait de gros progrès depuis Lesdiguières. Le rallongement de la portée de tir et l’accroissement de la capacité de destruction avec le passage des canons lisses aux canons rayés, et des boulets inertes aux obus explosifs, rendent l’ancienne fortification obsolète. Ce constat avait d’ailleurs été établi par Vauban lors de son passage à Grenoble en 1692.
Il devient donc urgent de protéger Grenoble, d’autant plus que la frontière entre le Dauphiné et le Duché de Savoie (italien), passe par le massif de la Chartreuse jusqu’en 1860. Un nouveau système de fortification est donc repensé.
-
Une technique inédite
En 1818, sous la direction du commandant Tournadre (chef du Génie à Grenoble), une équipe d’ingénieurs met au point un projet qui remonte à Paris, au Comité des Fortifications, le 20 juillet 1820. Ils utilisent le lever topographique de la colline effectué en 1816 par la nouvelle technique des courbes de niveau. Le perfectionnement des méthodes de représentation du relief facilita les difficiles calculs d’implantation et de défilement des ouvrages.
En 1822, le général du Génie François Nicolas Benoît Haxo, rapporteur du Comité, est chargé d’établir le plan définitif, qui ne recevra plus que des modifications de détails.
-
Le général du Génie François Nicolas Benoît Haxo
-
Le dispositif de fortification de la Bastille reste remarquable par la perfection de sa construction
Une succession de casemates voûtées, de galeries de fusillades et de banquettes de tir. Les blocs de calcaire blanc ou gris, en grande partie extraits sur place, ont été taillés un par un et soigneusement appareillés pour offrir une résistance maximale et épouser parfaitement le relief. De nouvelles casemates dites de type « Haxo » font leur apparition, car ouvertes sur l’arrière pour permettre l’évacuation des fumées provenant des tirs des canons.
-
« Profils et détails des ouvrages 10 et 11 », Génie de Grenoble, 1830.
-
« Plan, coupe et élévation du bâtiment de la Bastille branche gauche » Génie, Direction de Grenoble, 1830. Copyright Service Historique de l’armée de terre, Vincennes.
-
Ressources
« La Bastille de Grenoble et son téléphérique » Marc Fennolli et Béatrice Metenier, 2006
« La Bastille et les fortifications de Grenoble » Robert Bornecque, 1986
Collection du Génie, Direction de Grenoble
-
Partagez