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Connaissez-vous vraiment toute l’histoire de la Bastille ? Acte 5

9 juin 2021
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Connaissez-vous vraiment toute l’histoire de la Bastille ?

Acte 5 – La Bastille n’a jamais eu à se défendre !

10 ans seulement après la fin de sa construction, la Bastille est déjà obsolète. Une nouvelle couronne de défense, plus éloignée de la ville et comprenant plusieurs forts, est du coup édifiée dès 1873.  Ainsi protégée, le Fort de la Bastille, n’aura jamais été attaqué, d’où l’état de conservation remarquable encore aujourd’hui. Démuni de ses garnisons dès 1940, le site est transféré progressivement à la Ville de Grenoble et à l’Education Nationale. Grâce à l’installation du téléphérique en 1934, le Fort devient peu à peu un lieu de promenade prisé de tous grâce à son point de vue exceptionnel sur la Ville de Grenoble et les massifs alentours.

Une nouvelle couronne de défense pour protéger la ville

25 ans de travaux auront été nécessaires pour ériger la Bastille telle que nous la voyons aujourd’hui. Alors que les travaux s’achèvent en 1847, à peine 10 ans plus tard, le système de défense se voit déjà dépassé par les progrès de l’artillerie. La portée des obus et leur précision se sont considérablement améliorées en passant jusqu’à 8 km ! La Bastille est bien trop près de la ville et ne sert donc plus à sa défense.

C’est toutefois seulement après la défaite de 1871, et la perte de l’Alsace-Lorraine, que la France se dote de nouvelles défenses. Les canons Krupp de l’armée allemande, fondus dans l’acier, sont redoutables. La France doit aussi s’équiper. Il faut repenser la défense des villes et des places fortes et, en particulier, des places exposées le long du tracé des frontières.

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Le Général Séré de Rivière

L’Italie unifiée, proche de l’Allemagne et de l’Autriche, constitue une menace.  Grenoble est certes éloignée de la ligne frontière depuis le rattachement de la Savoie à la France par le référendum de 1860, mais la ville est le quartier général de l’armée des Alpes ; il lui faut donc, comme par le passé, pouvoir défendre sa position et disposer des ressources militaires pour mener des offensives.

C’est ainsi qu’entre 1873 et 1886, sous la direction du général Séré de Rivières, le colonel du génie Cosseron de Villenoisy a la responsabilité de la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie de défense pour Grenoble : celle du « rideau défensif » avec la construction d’une couronne de six forts détachés autour de la ville, sur les hauteurs et à une distance de 6 kilomètres.

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Le fort du Saint-Eynard, contrôle l’angle de la vallée de la Chartreuse et de la vallée de l’Isère à 1300 mètres d’altitude. Le fort du Bourcet situé en dessous des falaises du Saint-Eynard, dans la vallée, fait face au fort du Mûrier placé sur une colline de l’autre côté de la rivière Isère : ils peuvent croiser leurs feux. Le fort des Quatre-Seigneurs, plus haut en altitude, sur la même rive, peut soutenir le fort du Mûrier et défendre l’étroit vallon d’Uriage. De l’autre côté de la ville, de part et d’autre du Drac, les forts de Montavie et de Comboire défendent l’accès depuis le sud.

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Fort du Saint Eynard

C’est ainsi que le Fort de la Bastille, entouré de ses six sentinelles, n’aura jamais été attaqué, d’où l’état de conservation remarquable encore aujourd’hui. Il aura tout de même connu l’épreuve du feu en 1944, durant la Seconde Guerre Mondiale

Le XXe siècle et la fin des fortifications bastionnées,

Avec l’arrivée du XXe siècle et ses deux guerres mondiales, des artilleries plus lourdes et des moyens aériens sont développés rendant définitivement inutile la construction de nouveaux remparts et bastions. Les citadelles du XXe siècle sont souterraines et les soldats y sont enterrés avec groupes électrogènes, vivres et munitions. Elles ne sont pas visibles depuis la surface hormis une construction basse faite de béton armé et d’un bouclier d’acier. Ensembles, elles forment la ligne Maginot dans le nord-est de la France et dans les Alpes.

A Grenoble, les traces des fortifications passées, ont pour l’essentiel aujourd’hui disparues, renversées ou absorbées par le développement urbain.  La Bastille, elle, demeure, sur son terrain escarpé du mont Rachais en sentinelle. En regardant bien, on trouve encore aujourd’hui quelques traces du passé, figées dans la pierre, qui témoignent du passé militaire de la forteresse :

  • L’inscription sur le portail monumental de la citadelle du Rabot « ne périsse pas dans l’âme des générations futures » nous rappelle la présence en ces lieux, des troupes du 12e bataillon et 11e Régiment d’artillerie à pied, de 1884 à 1919.
  • Le Mémorial des Troupes de Montagne, Sur le mont Jalla, au-dessus du glacis de la Bastille, établi à la mémoire des 150 000 soldats du corps des troupes de montagne tombés pour la France depuis sa création en 1888.
  • Une stèle, encore, plus bas, dédiée au lieutenant de Quinsonnas rappelle l’attaque de la Bastille par la Résistance en juillet 1944.

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Mémorial des Troupes de montagne, Mont Jalla.

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Carte postale postée en 1916 «  Vue générale prise du Fort »

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« Alpins en marche sur le plateau de la Bastille » 1938.

Grâce à l’installation du téléphérique en 1934, le Fort de la Bastille deviendra peu à peu un lieu de promenade prisé par tous les dauphinois, puis, par la suite, le site touristique majeur que nous connaissons aujourd’hui.

Ressources

« La Bastille de Grenoble et son téléphérique » Marc Fennolli et Béatrice Metenier, 2006
« La Bastille et les fortifications de Grenoble » Robert Bornecque, 1986

 

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Connaissez-vous vraiment toute l’histoire de la Bastille ? Acte 4

2 juin 2021
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Connaissez-vous vraiment toute l’histoire de la Bastille ?

Acte 4 – Une Bastille invisible !

Le Fort de la Bastille a été construit entre 1823 et 1848 par le Général Haxo, pour parer une attaque qui proviendrait de la Chartreuse. Son système de défense a donc été pensé pour être entièrement invisible à l’ennemi qui arriverait par le haut du massif, ou par ses versants.  La montagne a été creusée, les éléments défensifs enterrés sous terre, ou collés au relief.

Lorsque l’on regarde le Fort de la Bastille depuis le centre-ville de Grenoble, on ne voit en fait que le « dos » du système de défense !

Un système de défense tourné vers la Chartreuse

En 1817, l’alliance austro-sarde domine les Alpes et construit la barrière de l’Esseillon, dirigée contre la France. Grenoble devient alors une place de première ligne, qu’il convient de protéger par une forteresse adaptée.

Le projet définitif fut approuvé en 1823, après discussion entre les officiers du Génie de la place de Grenoble et le Comité des Fortifications parisien.

Le plan, relativement simple, permet à la fois de compléter les défenses de la ville et de disposer d’une position de repli où s’enfermer en cas d’attaque.

La Bastille se divise ainsi en deux sous-ensembles, séparés par deux enceintes fortifiées fermées :

  • le donjon situé dans la partie supérieure, dont la fonction principale est la surveillance et la défense de la ville,

  • la citadelle Rabot dans la partie moyenne occidentale ; lieu de vie des soldats.

plan fortifications grenoble 1851

Projet complet de délimitation du terrain militaire de la place de Grenoble, Génie, Direction de Grenoble, 1851.
© Établissement du Génie de Grenoble

Au sommet est implanté un « donjon », espace clos défensif et poste de surveillance tourné vers la Chartreuse. Il est protégé, côté montagne par un « cavalier casematé » accueillant 17 canons, un fossé et un glacis, et côté aval, par un front bastionné. Ce donjon est également doté d’une caserne, qui abrite aujourd’hui le restaurant du téléphérique, et d’une poudrière. Depuis l’enceinte basse du donjon, un mur à redents descend la pente en écharpe pour enclore la partie ouest de la montagne et constituer la « citadelle Rabot », aujourd’hui résidence universitaire.

Le fossé du donjon est creusé sur le sommet de la montagne du Rachais, il ouvre côté nord sur le glacis, lui aussi aplani par les hommes, pour descendre jusqu’au pied du Mont Jalla, d’où est censé arriver l’assaillant. Cette montagne sera plus tard (1846) percée de grottes dont le passage étroit est relié par un chemin souterrain au donjon ; l’ennemi qui se presse sur le glacis pourrai ainsi être pris à revers. Ces grottes « dites » de Mandrin peuvent aujourd’hui être traversées par les visiteurs de la Bastille, tout comme l’ensemble du système de défense du donjon constituant de nos jours le site touristique de la Bastille.

enceinte donjon bastille

citadelle rabot

La Citadelle Rabot
©CROUS

Dans La citadelle du Rabot sont édifiées ; une caserne élevée sur quatre niveaux pour recevoir 900 hommes, le pavillon des officiers, de capacité moindre, est caractérisé par sa toiture à rebords crénelés, des échauguettes et une poudrière.

Depuis le sommet du donjon, descendent deux branches fortifiées qui utilisent au mieux les accidents du terrain pour renforcer leur puissance. Chacune rejoint les berges de l’Isère où les portes fortifiées, datant de Lesdiguières, donnent accès aux routes de Lyon et de Chambéry.

Sur ces deux branches, on trouve une succession de banquettes de tirs et de galeries de fusillades permettant de protéger les flancs de la colline.

La Bastille est relativement bien conservée et reste le principal ouvrage de défense que la ville ait préservé, après avoir sacrifié la majeure partie de ses remparts, portes et casernes. Elle n’a cependant jamais eu à se défendre, faute d’adversaire… !!!

casemates haxo

Casemates Haxo
©L. Salino

echauguette escaliers bastille

Échauguette et escaliers
©L. Salino

Ressources

« La Bastille de Grenoble et son téléphérique » Marc Fennolli et Béatrice Metenier, 2006
« La Bastille et les fortifications de Grenoble » Robert Bornecque, 1986
Archives de l’Établissement du Génie de Grenoble

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Vue aérienne du Fort de la Bastille – Crédit photo : Thierry CHENU ; ville de Grenoble

Une Fortification HAXO !

Le Fort de la Bastille, tel qu’on peut le découvrir aujourd’hui, a été édifié entre 1823 et 1848 par le Général Haxo, soit presque 100 ans après le passage de Vauban dans les Alpes. Les plans que Vauban avait réalisés à l’époque ont toutefois servis de base au Général Haxo qui les a améliorés.

Une position stratégique 

L’emplacement n’a pas été choisi au hasard, et répond à deux facteurs principaux : un emplacement géographique stratégique et un contexte historique et politique particulier.

Le massif de la Chartreuse, qui se termine par le Mont Rachais, s’avance comme une sorte d’éperon au-dessus de Grenoble. Une position stratégique pour tout ennemi qui voudrait s’emparer de la ville ! C’est d’ailleurs de cette manière qu’en 1590, Lesdiguières et ses hommes avaient contraint Grenoble à se rendre et avaient ensuite érigé une première fortification nommée « Bastille » en 1591.

L’artillerie a fait de gros progrès depuis Lesdiguières. Le rallongement de la portée de tir et l’accroissement de la capacité de destruction avec le passage des canons lisses aux canons rayés, et des boulets inertes aux obus explosifs, rendent l’ancienne fortification obsolète. Ce constat avait d’ailleurs été établi par Vauban lors de son passage à Grenoble en 1692.

Il devient donc urgent de protéger Grenoble, d’autant plus que la frontière entre le Dauphiné et le Duché de Savoie (italien), passe par le massif de la Chartreuse jusqu’en 1860. Un nouveau système de fortification est donc repensé.

Une technique inédite

En 1818, sous la direction du commandant Tournadre (chef du Génie à Grenoble), une équipe d’ingénieurs met au point un projet qui remonte à Paris, au Comité des Fortifications, le 20 juillet 1820. Ils utilisent le lever topographique de la colline effectué en 1816 par la nouvelle technique des courbes de niveau. Le perfectionnement des méthodes de représentation du relief facilita les difficiles calculs d’implantation et de défilement des ouvrages.

En 1822, le général du Génie François Nicolas Benoît Haxo, rapporteur du Comité, est chargé d’établir le plan définitif, qui ne recevra plus que des modifications de détails.

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Le général du Génie François Nicolas Benoît Haxo

Le dispositif de fortification de la Bastille reste remarquable par la perfection de sa construction

Une succession de casemates voûtées, de galeries de fusillades et de banquettes de tir. Les blocs de calcaire blanc ou gris, en grande partie extraits sur place, ont été taillés un par un et soigneusement appareillés pour offrir une résistance maximale et épouser parfaitement le relief.  De nouvelles casemates dites de type « Haxo » font leur apparition, car ouvertes sur l’arrière pour permettre l’évacuation des fumées provenant des tirs des canons.

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« Profils et détails des ouvrages 10 et 11 », Génie de Grenoble, 1830.

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« Plan, coupe et élévation du bâtiment de la Bastille branche gauche » Génie, Direction de Grenoble, 1830. Copyright Service Historique de l’armée de terre, Vincennes.

Ressources

« La Bastille de Grenoble et son téléphérique » Marc Fennolli et Béatrice Metenier, 2006
« La Bastille et les fortifications de Grenoble » Robert Bornecque, 1986
Collection du Génie, Direction de Grenoble 

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Connaissez-vous vraiment toute l’histoire de la Bastille ? Acte 2

26 mai 2021
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Sébastien Le Prestre, Marquis de Vauban
 Tableau attribué à une école de peinture du XVIIIe

Acte 2 – Ce n’est pas Vauban !

Le Fort de la Bastille, tel qu’on peut le découvrir aujourd’hui, a été édifié entre 1823 et 1848 par le Général Haxo, soit presque 100 ans après le passage de Vauban dans les Alpes. Les plans que Vauban avait réalisés à l’époque ont toutefois servis de base au Général Haxo qui les a améliorés.

Vauban, un passage éclair

Un siècle exactement après la réalisation des fortifications de Lesdiguières, en 1692, un rapport de Vauban propose l’amélioration des structures défensives de la Bastille. Son projet de réaménagement ne sera suivi que de façon très partielle et… sur la rive gauche de l’Isère.

Un constat sévère !

C’est à l’occasion de son passage en revue des Alpes en 1692 que Vauban, analyse les défenses de la ville de Grenoble avec sévérité :

Fort Bastille Grenoble Article… Le côté de la montagne est fermé par une enceinte de muraille… jusqu’au réduit appelé Bastille. Les murs en sont très faibles, bas et non terrassés, sans contrefort, ni fossé, ni escarpement au pied autres que ce que la nature y a fait… La Bastille n’est qu’un mauvais réduit ou plutôt colifichet, fermé… mais sans art ni raison et occupé par un vigneron qui en est gouverneur, du moins il en a les clefs, avec 12 vaches et 8 chèvres, une cavale et une bourrique pour toute garnison !Fort Bastille Grenoble Article

Son analyse de La branche fortifiée « Est », qui redescend vers la porte Saint-Laurent, est tout aussi dure. Seule la branche de fortification côté ouest, suit, selon lui, un tracé plus adapté à la nature du terrain jusqu’à la Porte de France.

Le projet de Vauban

Vauban donnera un projet d’ensemble pour la reprise des fortifications de la place de Grenoble. Pour la Bastille, il consiste à renforcer et réduire l’espace fortifié, en ramenant la branche est des remparts vers l’ouest. Mais son plan n’amènera que quelques terrassements et la construction dans la ville de deux poudrières, dont une seule subsiste (derrière l’Hôtel de Police). L’heureuse réalisation de ces poudrières fut l’une de ses satisfactions, lors de son deuxième passage à Grenoble, en 1700, alors qu’il tentait de faire aboutir son projet.

L’ingénieur de Louis XIV, qui tendit sa « ceinture de fer » au nord-est de la France, est à l’origine de la construction ou du renouvellement de très nombreuses places fortes en France.

Plan de Grenoble- projet de Vauban, 1747
Service Historique de l’armée de terre, Vincennes

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Poudrière de Vauban -Grenoble

Sa célébrité et sa réputation sont telles que certains, pensent encore aujourd’hui, que les Grenoblois lui doivent « leur » Bastille, ce qui est faux !

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Réelles fortifications faites par Vauban
copyright /www.montdauphin-vauban.fr

Ressources

« La Bastille de Grenoble et son téléphérique » Marc Fennolli et Béatrice Metenier, 2006
« La Bastille et les fortifications de Grenoble » Robert Bornecque, 1986

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Acte 1 – Avant la Bastille, il y avait déjà une Bastille !

Le Fort de la Bastille tel qu’on peut le voir aujourd’hui, date du 19e siècle. Mais Saviez-vous que ce n’est pas le premier fort à avoir vu le jour sur la colline ?

Son nom « Bastille » lui vient, en effet, d’une fortification bien plus ancienne qui fut édifiée au même endroit par le Duc de Lesdiguières en 1591. Le mot « bastille », utilisé par Lesdiguières pour qualifier la redoute qu’il venait de construire, est l’appellation que l’on donnait à l’époque en ancien français aux ouvrages fortifiés isolés.

Les prémices de la Bastille actuelle

A l’origine, il n’y avait qu’un seul bâtiment sur la colline du Rachais : la maison forte du Rabot. Construite au XVème siècle, elle permettait la surveillance de la vallée de l’Isère et contrôlait les passages sur la route de Vienne.

Mais dès la fin du XVIe siècle, l’histoire va s’accélérer. Les progrès réalisés par l’artillerie sont tels que de nombreuses fortifications en Europe deviennent désuètes, et voient leur fonction de protection réduite à néant. Elles doivent être renforcées et, pour certaines, reconstruites en des points plus stratégiques tant pour parer la progression des ennemis que pour offrir moins de prises à ses projectiles. L’enceinte bastionnée naîtra ainsi de cette nécessité d’adaptation.

A Grenoble, c’est François de Lesdiguières qui, après avoir pris la ville en 1590, décide d’édifier en 1591 sur le versant du Rachais un ouvrage nommé « bastille ».

Une redoute constituée d’une tour et d’une petite enveloppe bastionnée est bâtie au sommet du Mont Rachais, tandis que deux branches de fortifications descendent de part et d’autre pour rejoindre l’Isère. Les murs sont peu épais et non terrassés, suivant au mieux les formes du terrain et les bancs rocheux. L’extrémité sud de ses deux branches sont reliées à deux nouvelles portes qui bordent l’Isère :

  • À l’est, la Porte Saint-Laurent ouvre le passage de la route de Chambéry vers la Savoie italienne et vers Genève.
  • À l’ouest, se trouve la Porte de France, achevée en 1620, entrée majestueuse de la ville par laquelle devait passer le Roi de France.

Lesdiguières a souhaité que ce soit le ressaut du Rachais qui soit couronné par cette redoute car lui-même avait pris Grenoble depuis la montagne et qu’il savait donc qu’elle était le point faible de sa défense !

Plan de l’enceinte Lesdiguières vers 1630.A
Anonyme italien, collection archives municipales de Grenoble

Grenoble, une place frontière ;

Pendant près d’un demi-siècle, les guerres de Religion, qui opposent huguenots et catholiques, vont ensanglanter la France. Au cours de la huitième et dernière, à l’issue de laquelle Henri de Navarre accédera au trône de France (1594), l’un de ses plus fidèles lieutenants, François de Bonne, prendra en décembre 1590 la ville de Grenoble alors dominée par le camp catholique. C’est depuis les hauteurs de la rive droite de l’Isère que ce dernier conduira le siège. Posées contre la pente du Rachais, ses batteries de canons tiendront pendant un mois la ville sous leur feu avant qu’elle ne se rende.

Alors que l’on considérait les contreforts rocheux de la Chartreuse comme une barrière naturelle suffisante pour décourager l’avancée de troupes hostiles depuis le nord, le passage par la montagne, était en fait le point faible de la défense de la ville.

Les vestiges de Lesdiguières

De la Bastille de Lesdiguières, il ne reste aujourd’hui pratiquement aucun vestige hormis les deux échauguettes de la branche ouest qui ont été conservées sur la fortification actuelle et les deux portes construites à l’époque : la Porte de France et la Porte Saint-Laurent.

Échauguette
© RTGB

Porte de France
© Photographie de L.Pons, AV

Fort Bastille Grenoble Article

Porte Saint-Laurent
© Photographie de Sylvain Frappat, VdG

Ressources

« La Bastille de Grenoble et son téléphérique » Marc Fennolli et Béatrice Metenier, 2006
« La Bastille et les fortifications de Grenoble » Robert Bornecque, 1986

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Téléphérique et technique

10 février 2021
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Depuis 1976, le téléphérique bicâble unidirectionnel est télépulsé ; cela signifie que les cabines sont liées par des attaches fixes au câble tracteur et qu’elles roulent sur le câble porteur, avec ralentissement au passage des cabines en station.

Les cabines sont soutenues par un chariot roulant sur un câble porteur (1 à la montée, 1 à la descente). La tension des câbles est assurée par des contrepoids (46 tonnes pour les porteurs et 24,4 tonnes pour le tracteur) amarrés en gare supérieure.

En 1934 le Téléphérique fonctionnait avec un un système de va-et-vient où chaque cabine roule sur son câble porteur. Il permet une économie d’énergie.

Tandis que les cabines sont tirées par le câble tracteur, le poids de la cabine descendante compense en partie l’effort nécessaire à la montée de l’autre cabine.

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Histoire et patrimoine de la Bastille

10 février 2021
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Patrimoine fortifié

L’histoire de la ville de Grenoble s’inscrit sur le site de la Bastille depuis plus de 2000 ans. La Bastille est un puissant rocher calcaire transformé au fil des siècles.
L’impressionnante construction militaire que l’on découvre de nos jours, a été édifiée entre 1823 et 1848. Le dispositif de fortifications, remarquablement bien conservé a été conçu pour parer à une attaque du Dauphiné par le Duché de Savoie, depuis la Chartreuse où s’édifiait alors la frontière entre la France et le Piémont.
On peut y admirer une échauguette construite au XVIsiècle lors de l’édification par Lesdiguières de la première fortification. On y croise aussi l’ombre de Vauban et du général Haxo, ce dernier étant à l’origine du système défensif actuel.
Cet ensemble fortifié n’a jamais été pris d’assaut, la Bastille n’a connu l’épreuve du feu qu’en 1944. La construction est aujourd’hui inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques !
Abandonnée définitivement par l’armée en 1940 et suite à l’installation du premier téléphérique urbain en 1934, le Fort devient petit à petit un lieu de promenade prisé, et un site touristique remarquable grâce à son point de vue exceptionnel sur la ville de Grenoble et les chaines de montagnes.

Vue d'une fortification

Vue d'une fortification

Vue d'une fortification

Vue d'une fortification

La place forte de la Bastille se visite à pied. Le donjon est l’enceinte où se trouve la gare supérieure du téléphérique. C’est le cœur du système défensif. Edifiée au XIXe siècle pour parer une attaque ennemie venue de Chartreuse, elle comprend, côté montagne : un cavalier casematé, un fossé, un glacis et des grottes de revers dites « de Mandrin ». Depuis le donjon, sur les pentes de la Bastille, descendent deux murs d’enceinte où se succèdent casemates, banquettes de tirs et escaliers.

Chacune de ces branches fortifiées rejoint les anciennes portes d’entrée de la ville : la Porte de France et la Porte Saint Laurent.

Depuis l’enceinte basse du donjon, un mur à redescend la pente en écharpe pour enclore la partie ouest de la montagne et constituer la « citadelle Rabot » aujourd’hui convertie en cité universitaire.

Lorsque l’on regarde la Bastille depuis la ville, on ne voit que le « dos » du système, ce qui amène des difficultés à se la représenter. En effet, elle a été conçue pour parer une attaque provenant de la montagne ou des versants. Les ouvrages ont donc été organisée pour tirer vers l’arrière et les côtés, par vers Grenoble.

Patrimoine naturel

La Bastille est aussi un lieu connu et parcouru de longue date par les naturalistes. Exposée plein sud, sa végétation combine espèces alpines et méridionales qui abritent une grande variété d’oiseaux et d’insectes. Elle figure dans l’inventaire des sites naturels remarquables !
Grâce à son exposition septentrionale, la Bastille abrite une étonnante végétation combinant 200 espèces alpines et méditerranéennes. La Bastille est classée zone naturelle d’intérêt écologique floristique et faunistique, en effet, les pentes et buissons de la Bastille, du mont Jalla et du mont Rachais abritent une des « colonies méridionales » les plus riches des environs de Grenoble. Ce sont plus de 30 espèces qui habitent sur le site de la Bastille. La diversité des milieux permet d’accueillir également une faune remarquable.

Le Dahu écailleux de la chartreuse, cet animal mythique semble être revenu sur les pentes de la chartreuse !

Les services des espaces verts de la ville de Grenoble travaillent en permanence à l’amélioration des chemins et à l’entretien des murs, des falaises, et des espaces arborés et fleuris composant ce site exceptionnel. Ensemble, par une attitude responsable, faisons-en sorte que cet espace reste un environnement de détente, de contemplation et de découverte.

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Maintenance et sécurité

10 février 2021
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Le fonctionnement technique et la sécurité du téléphérique sont assurés en interne en permanence, tout au long de l’année par les équipes techniques de la Régie du Téléphérique. Les investissements et les frais d’entretien directement liés à l’exploitation sont de l’ordre de 120 000 € par an.

En tout, près de 4 000 heures de travail par an sont nécessaires pour garantir le bon fonctionnement de notre remontée mécanique ! Elles se répartissent en quatre types d’entretien :
• Les contrôles journalier, qui sont réalisés avant l’ouverture et portent essentiellement sur les organes de transmission, le bon fonctionnement des cabines, les contrôles des freins…
• L’entretien régulier de l’appareil, programmé tous les lundis matin (voir deux fois par semaine en forte période d’activité) passe par le contrôle du serrage des pinces (toutes les 50 h), des graissages de l’ensemble des articulations des suspensions, des axes de sabots du pylône de ligne, des cardans et poulies… Des visites de ligne, des contrôles visuels des points singuliers de tous les câbles en place…
• L’entretien annuel, effectué en janvier, se concentre essentiellement sur les gros contrôles périodiques, comme le contrôle magnétographique des câbles porteurs et tracteurs, et le contrôle magnétoscopique des soudures des zones soumises aux efforts sur l’ensemble des ouvrages de ligne.
• Enfin, l’entretien exceptionnel consiste à échanger de grosses pièces comme ; la poulie retour, les sabots du pylône de ligne, le réducteur… et aussi les câbles, éléments les plus sensibles de l’installation. Chaque élément ayant une durée de vie différente, ces changements se programment longtemps à l’avance et sont aussi effectués pendant la fermeture annuelle de janvier.

Le téléphérique est donc fermé durant trois à quatre semaines au mois de Janvier pour un important contrôle de sécurité effectué par le STRMTG (Service Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés) et renouvelle l’autorisation d’exploitation pour un an. Il fait régulièrement l’objet d’importants contrôles de sécurité par les organismes agrées du Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés. Cette période de janvier est également l’occasion de programmer les gros travaux d’entretien qui ne pourraient être effectués sans la fermeture totale de l’appareil pendant plusieurs jours. A la fin de ces travaux, la Grande Visite Annuelle est alors programmée avec notre maître d’œuvre et le STRMTG. A l’issue de ces essais, sera délivrée ou non, notre autorisation annuelle d’exploitation.

Découvrez le travail des techniciens de l’équipe du téléphérique de Grenoble-Bastille !

Ce film d’une quinzaine de minutes réalisé par Christophe Champelovier, présente les différents métiers liés à la maintenance, à l’entretien et à l’exploitation de ce téléphérique urbain. La sécurité est au cœur de leur métier !

Chaque année a lieu un exercice de sauvetage mené par les pompiers du Groupe de Reconnaissance et d’Intervention en Milieu Périlleux (GRIMP 38), en lien avec le personnel du téléphérique.
Cet exercice règlementaire permet de valider annuellement la sécurité et les techniques d’intervention en cas de panne au téléphérique.

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Historique du Téléphérique

10 février 2021
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L’effacement des contraintes militaires et l’évolution des esprits favorisent l’émergence d’une grande idée : « monter » au Fort de la Bastille, jusque-là réservé aux militaires. Cette fortification, véritable promontoire au-dessus de la ville de Grenoble, représente en effet un lieu de promenade et un point de vue sans pareil sur la ville et les montagnes environnantes.

C’est alors qu’entre 1920 et 1934, Paul Michoud, vice-président du syndicat d’initiative, soutenu par Paul Mistral puis Léon Martin tous deux Maires de Grenoble portent le projet d’un téléphérique qui rendra la Bastille accessible au grand public et deviendra un nouveau vecteur de découverte d’un site proche et pourtant si lointain.

Suite à cette détermination, une entreprise Allemande nommé « Bleichert » propose le système le plus simple et le plus sûr ainsi que le meilleur rapport qualité prix. L’architecte Jean Benoit signe les plans des deux gares. Les charpentes métalliques sont réalisées par Para à Grenoble.

L’aventure du téléphérique Grenoble Bastille peut enfin prendre place dès le 9 septembre 1934 !

Deux expositions photo permanentes sur l’histoire du téléphérique de 1934 à nos jours sont visibles tous les jours sur la Place Tournade du Fort de la Bastille.
Accès libre et gratuit.

Cabine dodécagonales

Gare haute en 1934

Gare basse en 1934

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Cabines carrée

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Destruction gare basse

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Bulles

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