Patrimoine fortifié
L’histoire de la ville de Grenoble s’inscrit sur le site de la Bastille depuis plus de 2000 ans. La Bastille est un puissant rocher calcaire transformé au fil des siècles.
L’impressionnante construction militaire que l’on découvre de nos jours, a été édifiée entre 1823 et 1848. Le dispositif de fortifications, remarquablement bien conservé a été conçu pour parer à une attaque du Dauphiné par le Duché de Savoie, depuis la Chartreuse où s’édifiait alors la frontière entre la France et le Piémont.
On peut y admirer une échauguette construite au XVIe siècle lors de l’édification par Lesdiguières de la première fortification. On y croise aussi l’ombre de Vauban et du général Haxo, ce dernier étant à l’origine du système défensif actuel.
Cet ensemble fortifié n’a jamais été pris d’assaut, la Bastille n’a connu l’épreuve du feu qu’en 1944. La construction est aujourd’hui inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques !
Abandonnée définitivement par l’armée en 1940 et suite à l’installation du premier téléphérique urbain en 1934, le Fort devient petit à petit un lieu de promenade prisé, et un site touristique remarquable grâce à son point de vue exceptionnel sur la ville de Grenoble et les chaines de montagnes.
La place forte de la Bastille se visite à pied. Le donjon est l’enceinte où se trouve la gare supérieure du téléphérique. C’est le cœur du système défensif. Edifiée au XIXe siècle pour parer une attaque ennemie venue de Chartreuse, elle comprend, côté montagne : un cavalier casematé, un fossé, un glacis et des grottes de revers dites « de Mandrin ». Depuis le donjon, sur les pentes de la Bastille, descendent deux murs d’enceinte où se succèdent casemates, banquettes de tirs et escaliers.
Chacune de ces branches fortifiées rejoint les anciennes portes d’entrée de la ville : la Porte de France et la Porte Saint Laurent.
Depuis l’enceinte basse du donjon, un mur à redescend la pente en écharpe pour enclore la partie ouest de la montagne et constituer la « citadelle Rabot » aujourd’hui convertie en cité universitaire.
Lorsque l’on regarde la Bastille depuis la ville, on ne voit que le « dos » du système, ce qui amène des difficultés à se la représenter. En effet, elle a été conçue pour parer une attaque provenant de la montagne ou des versants. Les ouvrages ont donc été organisée pour tirer vers l’arrière et les côtés, par vers Grenoble.
Patrimoine naturel
La Bastille est aussi un lieu connu et parcouru de longue date par les naturalistes. Exposée plein sud, sa végétation combine espèces alpines et méridionales qui abritent une grande variété d’oiseaux et d’insectes. Elle figure dans l’inventaire des sites naturels remarquables !
Grâce à son exposition septentrionale, la Bastille abrite une étonnante végétation combinant 200 espèces alpines et méditerranéennes. La Bastille est classée zone naturelle d’intérêt écologique floristique et faunistique, en effet, les pentes et buissons de la Bastille, du mont Jalla et du mont Rachais abritent une des « colonies méridionales » les plus riches des environs de Grenoble. Ce sont plus de 30 espèces qui habitent sur le site de la Bastille. La diversité des milieux permet d’accueillir également une faune remarquable.
Le Dahu écailleux de la chartreuse, cet animal mythique semble être revenu sur les pentes de la chartreuse !
Les services des espaces verts de la ville de Grenoble travaillent en permanence à l’amélioration des chemins et à l’entretien des murs, des falaises, et des espaces arborés et fleuris composant ce site exceptionnel. Ensemble, par une attitude responsable, faisons-en sorte que cet espace reste un environnement de détente, de contemplation et de découverte.